Je suis cette maman qui travaille et fait des études en même temps. Qui finit, deux jours par semaine, à 19h00, parfois 20h avec une petite heure de route pour rentrer à la maison. A 17h00, les autres jours.
Je suis cette maman qui regarde l’heure sur son écran d’ordinateur à chaque fin de journée, 16h30… Elles sortent de l’école, et je ne suis pas là. C’est la nounou qui les attend derrière la porte. Maman n’est pas là, elle travaille encore. Cette maman qui ne pense même pas au temps du midi, parce que la cantine, c’est obligatoire, la pause déjeuner de l’école n’étant pas compatible avec des horaires de bureaux et le temps de trajet pour s’y rendre.
Je suis cette maman qui se pose toujours trop de questions. Est-il si important de m’épanouir professionnellement? Est-ce que je supporterais de rester à la maison? Est-ce que je serais capable de travailler en free-lance pour me permettre de concilier vie pro et vie perso? Et financièrement, comment ferait-on? Est-ce que mes filles souffrent de mon rythme de travail? Est-ce qu’elles m’en voudront plus tard? Mais si je ne travaille plus, est-ce qu’elles ne souffriront pas du manque de certaines choses qu’on ne pourra plus se permettre de faire?
Je suis cette maman qui aimerait profiter d’elles un maximum, parce que la vie va trop vite, et parce qu’elle peut être écourtée brutalement aussi. Parce que j’ai cette chance d’avoir une famille (celle que j’ai désirée), des enfants, d’avoir l’amour dont j’ai besoin pour être heureuse.
Je suis cette maman constamment tiraillée entre l’envie d’être avec mes enfants, de ne rien rater de leur journée, et l’envie de m’évader, de faire des choses rien que pour moi, en adulte, de laisser un peu de côté la parentalité et redevenir « comme avant » pour quelques heures.
Je suis cette maman qui se sent libre et épanouie, et heureuse quand elle est utile et efficace au travail mais un peu égoïste aussi parfois.
Je suis cette maman qui était au bord du burn-out après 3 ans de congé parental et qui rêve parfois (souvent) de rester à la maison au lieu d’aller travailler.
Je suis cette maman qui ne sait pas trop ce qu’elle veut finalement…
Je suis cette maman qui voudrait PARFOIS être « la mère parfaite » comme dans les livres et les articles de presse.
Qui est organisée, qui n’oublie jamais la signature dans le cahier ou les affaires de piscine.
Qui prépare des petits plats équilibrés chaque jour (ou du moins, qui prépare le week-end en congelant des portions pour la semaine).
Celle qui peut être dispo à chaque vacances scolaires sans avoir à laisser ses enfants, déjà fatigués par les semaines d’école, au centre de loisirs parce que pas le choix.
Celle qui n’a pas 5 mois de retard dans l’envoi de papiers importants à l’assurance suite à l’accident de sa fille.
Celle qui devait prendre rendez-vous chez l’endocrinologue depuis un an déjà.
Celle qui arrive encore à dégager du temps pour donner vie à tous ces beaux projets épinglés sur Pinterest.
Je suis cette maman qui s’occupe de presque tout à la maison, alors qu’il y a un papa aussi. Un papa qui laisse la maman gérer puisqu’elle l’a toujours fait. Un papa qui travaille beaucoup et qui part plus tôt et rentre plus tard.
Je suis cette maman fatiguée qui hausse le ton et attend l’heure du coucher avec impatience certains jours mais qui regrette de s’être énervée à peine la porte de leur chambre refermée.
Je suis cette maman qui, comme la plupart des mères, se met une pression de dingue pour être toujours au top, pour que la vie de la maison tourne le mieux possible. qui essaie de penser à tout, d’organiser au mieux pour tout le monde. Et qui s’oublie parfois. Souvent.
Je suis cette maman emplie d’amour pour ses filles et qui ne souhaite qu’un chose, leur bonheur.