Du 13 au 20 Octobre, c’est la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel, et, une fois n’est pas coutume, je n’ai jamais écrit d’article sur mes allaitements, car à chaque fois que j’en lis sur d’autres blogs, ça tourne souvent au débat pour/contre.
Mon but, en écrivant ceci n’est pas de faire de la « propagande » ou autre. Mais, pour les femmes qui se posent des questions, les futures mamans qui hésitent, qui ont peur, je voudrais montrer, par mes propres expériences, que oui, un allaitement peut très bien se passer. Et j’ai même eu cette chance pour mes deux allaitements.
Parce que je trouve qu’on lit bien plus de témoignages d’allaitements « ratés », d’articles sur les choses qu’on ne dit pas, alors que finalement, ce sont les témoignages positifs qui manquent !
Avant la naissance de Miss Patate, j’avoue ne pas m’être posé de question, c’était évident, pour moi, d’allaiter mon bébé, une continuité après la grossesse, ce qui a forcément contribué à ma sérénité pour démarrer. J’ai aussi lu le livre de Marie Thirion « L’allaitement, de la naissance au sevrage », qui est pour moi, LE livre à lire quand on souhaite allaiter. Je connaissais donc le fonctionnement de l’allaitement, de la lactation, les erreurs à ne pas connaître. Par mes lectures sur le web, je me suis aussi blindée sur le fait qu’il ne fallait pas écouter tout ce qu’on nous dit, les sages-femmes qui essaient de vous refourguer des compléments à la maternité, les gens qui savent tout sur ton bébé mieux que toi…
Miss Patate est née dans la nuit, un accouchement qui s’est très bien passé. Elle est restée deux heures sur moi, elle a été habillée, pesée, après ces deux heures. Elle a cherché un peu le sein mais n’a pas têté dans la salle d’accouchement. Je l’ai mise au sein 6 heures après sa naissance, après un repos bien mérité pour elle, comme pour moi.
Cette sensation très étrange quand, pour la première fois, ce petit être commence à têter… Pendant mon séjour à la maternité, je n’ai pas hésité à appeler les sage-femmes à chaque têtée, pour qu’on m’aide à la placer comme il fallait, parce qu’elle avait un peu de mal à prendre toute l’aréole. Même en pleine nuit, j’appelais. Je pense que cela a contribué au bon démarrage de mon allaitement, parce que, malgré tout, même si on a une volonté de fer, même si on a lu tous les bouquins sur le sujet, dans un allaitement, on est deux, maman et bébé, et ce n’est pas toujours évident de bien placer bébé, de le guider pour qu’il prenne bien le sein.
Durant ces 5 premiers jours, des crevasses sont apparues… Mon petit mari s’est empressé d’aller acheter de la crème Castor Equi de Boiron à la pharmacie et ce fut le soulagement dès la première application. J’avoue avoir eu une journée difficile (le 4ème jour) car à chaque fois que Miss Patate prenait le sein, c’était comme des aiguilles qu’on me plantait dans le téton, ça ne durait que les premières secondes heureusement. Je serrais les poings et mettais de la crème après chaque têtée. Au bout d’une semaine, je n’avais plus rien et je n’en ai plus jamais eu.
Ma lactation était en place, je faisais têter Miss Patate à la demande, tout allait bien. MAIS, le fameux pic de croissance des 3 semaines est arrivé et sans l’infaillible soutien de mon mari, je crois que j’aurais arrêter (non sans regrets!!). Un soir où je n’en pouvais plus, où j’étais épuisée, où j’avais l’impression de ne faire que ça de la journée, de l’avoir au sein 24h/24, j’ai craqué et j’ai dit à mon mari que je voulais arrêter, que je voulais qu’il aille chercher du lait à la pharmacie. Il m’a tenu tête, a refusé d’y aller car il savait comme cet allaitement me tenait à cœur, que j’allais regretter le lendemain. Il a pris Miss Patate dans ses bras, et m’a dit d’aller dormir. Il l’a bercé pendant plusieurs heures ce soir-là… Et je ne le remercierai jamais assez de m’avoir soutenu et d’avoir refusé ma demande.
Le lendemain, j’avais retrouvé ma volonté et nous avons acheté une tétine à Miss Patate, malgré nos « principes »…
Après ce premier mois fatigant, notre allaitement a duré 8 mois. 8 mois de pur bonheur, de tendresse, de nuits finies dans mon lit après la têtée de 6h. Miss Patate a très vite fait ses nuits, vers 1 mois et demi.
Nous sortions souvent, rien à transporter à part les couches et lingettes. On n’avait pas à penser à la prochaine heure du bib et sortions parfois toute la journée. Je la faisais têter partout, sans pour autant montrer quoi que ce soit de mon anatomie. Je suis assez pudique et je n’ai jamais montré mes seins durant mes allaitements. Avec un lange ou des vêtements adaptés, j’ai toujours su cacher ce que je n’avais pas envie de montrer.
Vers 8 mois, j’ai repris le travail, Miss Patate se désintéressait de plus en plus du sein, étant très curieuse, le moindre bruit la faisait tourner la tête pendant la têtée. Bref, j’ai décidé de passer au biberon et ça s’est bien passé. Cela a quand même été dur au début, pour moi. J’ai tenté plusieurs fois de lui redonner une têtée calin, mais très vite, elle n’a plus voulu du sein.
Pour sa petite sœur, même volonté, envie de revivre ça, le plus longtemps possible.
Accouchement similaire, la différence étant que Mini-Miss a trouvé le sein de suite, en salle de naissance, et cela a duré 1h30. On lui a ensuite fait les soins, habillage, etc.
J’ai eu la même sensation à la première têtée et j’ai vite retrouvé mes repères et ce plaisir de voir son enfant se nourrir.
Ce deuxième allaitement a été un peu différent dans le sens où Mini-Miss a dormi avec moi pendant 5 mois, elle têtait toutes les deux heures. Mais je n’étais pas fatiguée car je me réveillais à peine pour soulever mon t-shirt pour lui donner le sein.
Elle n’a jamais voulu de tétine contrairement à sa sœur. Nous lui avons proposé à l’âge d’un mois et elle l’a toujours refusé.
A 5 mois, je l’ai mise dans sa chambre et je me levais toutes les 3 heures pour la têtée, on s’installait dans le Poang de sa chambre. J’adorais ces moments où tout est silencieux, où nous n’étions que toutes les deux, à moitié endormies, dans la pénombre de la veilleuse.
J’aurais pu continuer encore des mois et des mois. Malheureusement, à 10 mois, j’avais des soucis de santé et ma lactation, pourtant boostée par des tisanes et autres, a été bien freinée. J’ai du me contraindre à arrêter parce que Mini-Miss n’avait plus assez de lait et s’énervait. Les têtées n’étaient plus sereines. Ca m’a fait de la peine parce que j’adorais ça et je savais que Mini-Miss était notre dernier bébé, mon dernier allaitement.
De ces deux expériences, j’en garde de merveilleux souvenirs. J’ai vite oublié les petites difficultés du début, les réflexions des gens qui te demandent sur un haussement de voix en fin de question si je les allaitais encore à 6 mois, les conseils du médecin qui trouvait que mes filles étaient limite sur la courbe de poids (courbe qui n’a jamais remonté après passage au biberon…)
Ce sont des moments uniques dans la vie d’une femme, des moments si courts finalement dans une vie…
Rien que pour revivre un allaitement, je serai presque capable de refaire un bébé 😉
Alors, si j’ai un conseil à donner aux futures mamans qui doutent, ne renoncez pas à l’allaitement parce que vous avez peur de ne pas y arriver. Essayez, soyez soutenue par le papa ou le personnel médical, écoutez-vous, votre intuition, votre cœur.
L’allaitement, ce n’est pas être pour ou contre, c’est quelque chose qui doit venir de soi uniquement, peu importe les conseils ou les avis des autres.