« Ca va? »
Cette petite phrase, on l’entend tous les jours, de la part des collègues, des personnes que l’on croise, de son conjoint.
Cette petite phrase banale complète le « bonjour » et s’est dénuée de sens, petit à petit.
C’est vrai… Est-ce que vous vous souciez réellement de la réponse de celui à qui vous l’adressez, ce « ça va? » ?
J’ai l’impression que beaucoup d’entre nous n’attendent pas vraiment de réponse, ou la réponse classique qui consiste à dire « tout va bien ».
Mais bien souvent, ce « ça va », ce « tout va bien », c’est juste pour répondre, entre deux bises, entre deux couloirs. Parce qu’à peine prononcé, que la personne est déjà partie dire bonjour à quelqu’un d’autre.
Parce qu’il faut faire bonne figure, parce que, même si on avait envie de raconter un peu ce qui se passe dans notre vie, on n’a pas le temps, il faut partir en réunion, il faut envoyer ce mail d’urgence, il faut déposer les enfants à l’école. Il faut faire croire qu’on est heureux et qu’on n’a vraiment pas à se plaindre.
Et puis, qui se soucie vraiment si ça va ?
Les collègues restent des collègues. La vie privée reste en dehors du travail. Certes. Ca n’empêche pas de vivre ensemble, de partager des bons moments, de faire sourire les gens au lieu de faire constamment la gueule.
Il y a toujours une ou deux personnes un peu plus proches, un peu plus sympathiques et à l’écoute. Partager un café et parler de ce qui nous préoccupe, ce qui ne va pas trop… Rire, parler des actus, de banalités…
Ou cette maman à l’école qui nous sourit plus que les autres parce que, peut-être elle comprend… Elle comprend parce qu’elle est comme nous, en congé parental, coupée de toute vie sociale, ne se sentant utile que pour entretenir la maison et s’occuper des enfants. Pourquoi ne pas l’inviter pour le café cette semaine?
Ou ce père de famille, qui passe des journées d’enfer à cause d’un patron exigeant, qui rentre le soir chez lui, fatigué, et qui n’a pour seul mot d’accueil que les plaintes de sa femme, qui est en plein burnout maternel…
Ou cette petite dame au supermarché, qui raconte sa vie à tous les gens qu’elle croise. Vous êtes-vous déjà demandé si elle faisait cela parce que, quand elle rentre chez elle, c’est la solitude qu’elle y trouve?
Et toi, pour qui tout roule; le moral au top. Il faut fuire les pessimistes et les personnes qui vont mal… Ou alors, leur transmettre notre joie de vivre et leur tendre la main, juste pour leur montrer que tout le monde peut dire « oui, ça va bien! ».
Faites le test: demandez deux fois comment va la personne en face de vous. La deuxième fois, elle vous répondra différemment, en développant un peu plus.
Nous vivons de plus en plus individuellement, par égoïsme, par manque de temps, par peur de montrer ses « faiblesses ».
Est-ce une faiblesse de dire un jour « non, je ne vais pas bien aujourd’hui » ?
Est-ce une perte de temps de s’asseoir 5 minutes pour écouter la personne qui en a besoin? Ou simplement la faire sourire, lui porter de l’intérêt.
J’entends déjà certains dire que c’est du social… Non ! c’est humain tout simplement.
Quel exemple montre-t-on à nos enfants? N’oublions pas qu’ils ne font qu’imiter les comportements qu’ils voient.
Emmenez-les dans les transports en commun et ils apprendront à se fermer et à courir. Dans la rue, on se bouscule, on ne dit bonjour à personne. En voiture, on insulte les autres et on oublie la courtoisie.
Sur les réseaux « sociaux », on y trouve de plus en plus d’égos démesurés, de négativisme, de critiques à tout va. De gens qui passent leur temps à dénigrer un truc « sans intérêt » (personnellement, je ne perds pas mon temps avec les choses auxquelles je ne porte pas d’intérêt!), à faire la course aux followers et aux likes.
Est-ce dans ce monde-là que vous voulez que vos enfants grandissent?
Où est passée cette unité de début janvier qui a rassemblé des millions de gens dans la rue?
Regardons-nous, changeons nos comportemernts, soyons plus humains, plus à l’écoute, plus respectueux des autres (et de leur sensibilité).
Lâchons nos écrans, levons les yeux et regardons en face. Sortons, invitons, profitons les uns des autres. Apprenons à prioriser l’essentiel.
Et ensuite, quand tu auras fait tout cela, dis-moi, comment tu vas?