Encore un enlèvement… Hier soir, ça ne vous a probablement pas échappé vu la mobilisation, une alerte enlèvement est apparue sur nos écrans vers 21h. 8 heures d’angoisse pour ses parents, sa famille, ses amis, disparue à 15h alors qu’elle faisait du vélo sur la place de son petit village.
Mais heureux dénouement, elle est retrouvée saine et sauve vers 23h, déposée par son ravisseur devant une maison.
Certaines autres enfants n’ont pas eu cette « chance » d’en ressortir vivant, comme la petite Chloé tuée et violée la semaine dernière…
J’ai mal dormi cette nuit. J’ai deux filles, de 4 et 7 ans. Je vis, comme tous les parents, avec cette angoisse de les perdre un jour, j’ai déjà perdu un enfant, mais un enfant dont le seul souvenir qu’il me reste sont les petits coups ressentis au creux de mon ventre.
Cette angoisse revient un peu plus à chaque fois qu’un enlèvement est évoqué dans les médias. Et l’envie de vomir en apprenant un viol, un meurtre… Comment peut-on faire cela à un enfant? Violer une petite fille de 9 ans??!! La tuer??
Oui, certaines personnes sont vraiment déséquilibrées, mais est-ce que ça nous oblige pour autant à vivre dans la peur, à enfermer nos enfants pour éviter un drame?
On ne peut pas. C’est comme le terrorisme… On a peur alors on ne sort plus de chez soi, on ne prend plus le métro pour aller travailler.
On ne prend plus l’avion dans le cas où un dépressif serait aux commandes…
J’ai parfois l’impression que les médias amplifient cette paranoïa qui dicte notre quotidien. Oui il faut être vigilants, mais ce n’est pas nouveau.
Internet facilite l’information, on a l’impression que ces enlèvements se multiplient, mais ils ont toujours existé. Ils sont juste plus relayés, plus accessibles, ce qui fait de l’alerte enlèvement un succès, puisque sur 14 déclenchements depuis sa création, 14 enfants ont été retrouvés sains et saufs.
Nous sommes constamment partagés entre l’envie de protéger nos enfants et la peur de leur laisser trop de libertés au risque de les perdre.
J’ai expliqué à mes filles qu’il ne fallait jamais suivre quelqu’un, qu’il ne fallait jamais s’éloigner de l’adulte qui les accompagne. J’ai appris à l’aînée que si quelqu’un l’emmenait de force, elle devait crier de toutes ses forces… Mais c’est peu de choses face à un individu qui veut faire du mal.
On ne peut pas être toujours là, quand elle est à l’école, chez la nounou, au centre de loisirs… Ca peut aller tellement vite… Ca me fait peur et en même temps, je refuse de tomber dans la paranoïa. Ca nous gâcherait la vie, à tous.
Nous restons vigilants, mais personne n’est à l’abri.
Il faut juste accepter que la vie est comme ça… Qu’on peut mourir à tout moment, que tout peut basculer d’un instant à l’autre. Un accident, une maladie… On ne sait pas de quoi demain sera fait.
Alors profitons des personnes qu’on aime, de nos enfants, laissons les vivre sans les étouffer mais en les protégeant autant qu’on le peut.
Leur dire qu’on les aime, ne pas partir fâchés au travail en les déposant à l’école.
Et ceci est valable pour tous nos proches. Ne pas se disputer pour des broutilles, dire aux gens qu’on les aime, qu’on les apprécie, être heureux pour eux au lieu de les jalouser.
Et peut-être que le monde sera meilleur demain… Je l’espère…